2semaines à peine depuis le début des vacances...

... et seulement six jours depuis que Ron était revenu de Sainte-Mangouste suite à l'attaque des cerveaux au ministère.

Il était 8h30 du matin et Molly s'affairait dans la cuisine du Terrier. Arthur était déjà parti de bonne heure, extrêmement occupé qu'il était par ses nouvelles fonctions et les incidents qui surgissaient de partout. L'aiguille de l'horloge le concernant ne quittait plus à présent la mention "En danger", de même que toute la famille, plongeant ainsi plus que jamais Madame Weasley dans la plus vive inquiétude. Mais pour l'instant elle s'activait en tous sens, préparant le petit-déjeuner de Ginny et Ronald, la potion de ce dernier, mais aussi ce qui semblait s'annoncer comme un gros gâteau !
Effectivement, Hermione devait arriver dans la matinée passer le reste des vacances au Terrier, de même que Harry qui devait arriver le lendemain, escorté par Dumbledore.

En attendant, Molly tournait fébrilement les pages d'un gros livres intitulé "Les recettes gourmandes de Charlotte Glazer"... Fleur avait encore dû ce matin lui mettre les nerfs à vif...

" Bon, bon... soufflé de citrouille aux marons... tarte meringuée à la rhubarbe... gâteau marbré aux groseilles..."

"Coucou !" s'exclama alors le hiboux s'avançant hors de sa maisonette, marquant ainsi la neuvième heure et faisant sursauter Madame Wesley.

Par la barbe de Merlin ! Et cette petite qui doit bientôt arriver...

Mais quelle est cette comète qui dévale l'escalier telle une étoile filante?

Mais c'est Ginny Weasley! la benjamine de la famille et la première fille à naître dans cette famille depuis des générations!

D'une humeur ravie, explosive, et assez contagieuse, elle bondit dans la cuisine, vêtue de son pyjama, les cheveux ébouriffés.
"Bonjour Maman!" s'exclama-t-elle en souriant.

Elle vint embrasser sa mère avant de s'installer à table.

"Ca sent rudement bon! Qu'est-ce que tu nous prépare de bon? Et à quelle heure arrive Hermione?!"

Elle prit un toast et se mit à le tartiner généreusement de beurre.

"Nom d'une chouette !" sursauta Molly, manquant ainsi lacher son gros livre des mains.

"Bonjour ma chérie... " ajouta-t-elle alors en posant une main sur sa poitrine. Et lui rendant son baiser, elle s'empressa autour de Ginny attablée, lui présentant trois assiettes de toasts et petits pains.

"Tiens.. prends un grand bol de chocolat... attention, ne renverse pas ça ! c'est la potion de Ronald ! il doit en prendre encore une semaine... Il..." Et sa voix se fit alors hésitante, ses yeux s'embuèrent de larmes. Elle se retourna alors soudain pour cacher son trouble à sa fille, et s'affaira frénétiquement à la préparation de son gâteau.

"Dire qu'il aurait pû..." murmura-t-elle en un sanglot étouffé. Puis, se resaisissant, elle lança d'un air distrait :

"Hermione...? Oh... je pense que le magicobus devrait passer d'ici la fin de matinée... mais tu sais en ce moment, l'on ne peut jamais savoir exactement... il n'y a plus d'horaires fixes avec tous ces événements... J'espère qu'il ne lui sera rien arrivé... c'est bien imprudent de voyager seule par les temps qui courent..."

La bonne humeur de Ginny s'effaça quelque peu à la réaction de sa mère. Tout le monde vivait avec la crainte d'apprendre la mort d'un proche...

Elle adressa un doux sourire à sa mère, un sourire compréhensif et compatissant, mais cela ne l'empêcha pas de lui répondre d'une voix énergique:

"Je suis sûre qu'elle va très bien, et qu'elle va débouler à la maison avec une bonne trentaine de nouveaux livres..."

Elle prit un petit pain et lança un regard rassurant à sa mère ainsi qu'un beau sourire.

"Quant à Ron il va très bien, je peux te le dire rien qu'aux ronflements qui m'ont empêchée de dormir toute la nuit..."

"Oui"... répondit alors Molly en un faible sourire. Et elle soupira comme pour chasser ses idées noires... "Oui... tu as raison ma Ginevra..."

Et elle se redonna du mouvement, s'agitant en tous sens à travers la cuisine.

"Tu as préparé ta chambre ? avec Harry qui devrait arriver la semaine prochaine en plus, nous devrons rentabiliser la place... Hermione bien entendu partagera ta chambre... et... " tombant sur une veste de Fleur négligeamment posée sur un banc, Madame Weasley la poussa avec humeur. Il faut dire que sa future belle-fille l'excédait en tout point, surtout depuis qu'elle avait pris ses quartiers au Terrier. Mais elle revint à sa préoccupation du moment :

"Dis-moi... tarte meringuée à la rhubarbe... ou gâteau marbré aux groseilles ? que préfèreras-t-elle à ton avis ?"

Ginny grimaça une première fois lorsque sa mère l'appela par son vrai nom. Mais où était-elle partie le chercher...? Puis une seconde fois lorsque ses yeux tombèrent sur la veste de Fleur.

"Rhubarbe. Hermione adore. De plus, Fleurk déteste, autant lui montrer qu'elle n'est pas au goût de tout le monde ici..."

Rien que de penser de nouveau au comportement de la française fit s'hérisser les poils de la jeune rouquine. Insupportable, sûre d'elle, sans gêne, un avis sur tout...

Elle planta rageusement son couteau dans son pain. Une belle-soeur pareille... Bill était si bien, si cool, si drôle, si gentil, il ne méritait pas une pimbêche pareille!

"Qu'est-ce qu'il lui trouve, franchement?!"

"Ah... Hermione adore..." répéta Madame Weasley d'un air satisfait. "Eh bien puisqu'Hermione préfère la rhubarbe", renchérit-elle avec un enthousiasme soudain qui ne laissait pas ignorer l'attention qu'elle avait du préter à la remarque de Ginny sur les goûts de la fiancée de Bill, "va pour une tarte meringuée à la rhubarbe !"

Et parcourant la recette dans son grimoire, elle sortit sa baguette de son tablier :
"Accio farine, oeufs... !"

Les divers ingrédients et ustenciles s'acheminaient ainsi, contournant parfois Ginny, sur la grande table rustique au gré de la diligeance de Molly, pendant que celle-ci effectuait machinalement des allées et venues dans la cuisine, jetant ainsi des coups d'oeil furtifs en direction de la fenêtre qui donnait sur l'avant de la maison.

Ginny eut un sourire largement satisfait. Elle termina son petit déjeuner en silence, habituée depuis sa plus tendre enfance à éviter les couteaux qui volaient un peu partout dans la cuisine quand sa mère se mettait à cuisiner.

A force de penser à l'arrivée d'Hermione, une autre arrivée prévue pour le lendemain lui revint en mémoire... Harry allait les rejoindre. Elle sentit son ventre se serrer : Harry n'était plus qu'un ami, un très bon ami, mais elle ne pouvait s'empêcher de mourir de peur à chaque fois qu'elle pensait à lui. Il était en première ligne dans le combat contre Voldemort, chaque pas qu'il faisait hors de chez lui le mettait en danger...

"Et Harry? Quand est-il censé arriver?" demanda-t-elle négligemment en débarassant la table.

"Alors... un quart de chaudron de farine... Accio bols ! ..."

Molly marmonait la recette de son grimoire au fur et à mesure qu'elle la lisait. Les oeufs allèrent ensuite se casser au dessus d'une grosse casserole en cuivre, et pendant que les blancs se déversaient dedans, la baguette de Madame Weasley se dirigea en direction des jaunes qui planèrent jusque dans un bol en terre cuite.

"Harry...?" répéta-t-elle lentement, concentrée qu'elle était à regarder les blancs en neige se monter... "Albus Dumbledore l'amènera avec lui dans trois jours... enfin c'est ce que m'a dit ton père... le pauvre chéri, après tout ce qu'il a à endurer..."

Cette pensée l'attrista de nouveau profondément ; et avec son pauvre sourire elle ajouta :

"Il faudra le ménager et beaucoup l'entourer... je compte sur toi ma chérie... Ronald aura sans doute encore besoin de quelques jours pour récupérer..."

Ginny se sentit légèrement rougir. Entourer Harry...? Hum... Si elle n'avait pas eu Dean elle s'yserait adonnée à coeur joie...

"On fera tout pour essayer de lui remonter le moral, Maman... Ne t'en fais pas pour ça. Tu as besoin d'un coup de baguette ou je peux monter m'habiller?" demanda-t-elle en mettant son bol dans l'évier.

« - Fais attention à toi Hermione…
- Donne nous de tes nouvelles chaque semaine !
- Sois prudente ma chérie !
- Oui… Bon… Ben… A bientôt… »

Tels étaient les derniers mots qu’Hermione et ses parents avaient échangés avant que la jeune fille ne monte dans le Magicobus qui devait la mener au Terrier, chez les Weasley. Une fois installée dans le bus magique, elle avait éprouvé un étrange sentiment de soulagement, de peur et de tristesse. Pour la première fois de sa vie, Hermione s’était disputée avec ses parents… Les cris de colère dans les couloirs, les portes qui claquent, les larmes de rage… Elle n’avait jamais connu ça avant, elle s’était toujours bien entendue avec ses parents… Mais, se devant de leur raconter tout ce qu’il se passait dans le monde de la sorcellerie, Hermione s’était contrainte de leur raconter ses récentes aventures au Ministère de la Magie, le retour du Mage Noir… Et le fait qu’il fallait qu’elle reparte deux semaines après son retour à la maison familiale chez Ronald Weasley… Evidemment, les parents avaient catégoriquement refusée que leur fille s’en aille après s’être absentée pendant un an et avoir couru des dangers mortels… C’était là, la raison de leur dispute… Après avoir vaillamment lutté, Hermione obtint finalement l’autorisation de retourner chez son ami… Mais quitter ses parents après une dispute n’avait cessé de la tourmenter pendant tout le trajet et elle aurait voulu rester encore quelque temps auprès d’eux, leur dire qu’elle les aimait, qu’elle ne voulait plus les quitter, qu’elle avait peur… Elle voulait qu’ils la prennent dans leurs bras et la bercent comme une enfant… Mais Hermione n’était plus une enfant désormais… Dans trois mois, elle aurait dix-sept ans, elle serait majeure dans le monde des sorciers… Pourtant elle se sentait plus vulnérable que jamais ! Elle lisait la Gazette des Sorciers régulièrement et plusieurs choses horribles s’étaient produites… Le meurtre d’Emeline Vance, qui faisait partie de l’Ordre du Phénix, par exemple… Et ça allait continuer, elle savait que ce n’était que le début d’une terrible guerre contre le bien et le mal qui commençait…
Perdue dans ses pensées, elle était totalement indifférente à l’inconfort qu’offraient les voyages en Magicobus et quand le contrôleur vint lui annoncer la fin du voyage, elle fut étonnée et déçue qu’il eût été si bref ! Elle aurait voulue rester encore des heures et des heures, assise sur le siège et ne rien faire d’autre que penser, rêvasser…
Malheureusement ça n’était pas possible et elle était bien forcée de descendre… Essuyant quelques larmes innocentes qui avaient coulé, la brunette descendit du bus, devancée par le contrôleur qui descendait ses deux valises et se retrouva devant le Terrier. Son estomac sembla alors se resserrer. Plus que jamais elle avait souhaité de retrouver ses amis, Harry Ginny et surtout… Ron… Le fait de penser qu’elle allait bientôt revoir son sourire innocent, ses grands yeux bleus si profond, son regard si doux et d’entendre les continuelles bêtises qu’ils sortaient mais qui la faisait tellement rire… Elle se rappela alors qu’il était blessé, suite à leur escapade au Ministère et un nœud se forma alors dans son ventre… Pourvus qu’il allait bien…
Se rendant compte que cela faisait quelques minutes qu’elle se tenait devant le portail qui donnait au jardin des Weasley, la jeune fille lança un coup d’œil derrière elle et vit que le Magicobus était parti… Elle prit alors une bouffée d’inspiration et ouvrit le portail avant de remonter à grand pas l’allée qui menait jusqu’à l’entrée de la maison des Weasley.
Le jardin n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu ! Les herbes hautes l’envahissaient de toutes parts et des plantes de forme et de couleurs étranges se dressaient fièrement de part et d’autre du jardin… Les gnomes se baladaient tranquillement comme autrefois… Comme si tout allait bien…
Arrivée devant le palier, Hermione hésita un instant et frappa à la porte.

Un grincement se fit alors entendre au-dehors. Madame Weasley se précipita à la fenêtre, manquant par la même occasion faire tomber la pâte qui s'étallait sous un rouleau magique sur la table.
"Le magicobus !" s'exclama-t-elle en pressant Ginny qui posait tranquillement son bol dans l'évier. "Vite ! Vite ! ma chérie... Hermione devrait être là d'une minute à l'autre !"

D'un coup de baguette, elle acheva de verser la rhubarbe et son coulis ainsi que la meringue. Le plat vola ensuite de lui-même dans le four pendant que Molly s'essuyait rapidement les mains. Elle se rua hors de la cuisine, Ginny sur ses talons, et traversa à toute vitesse le hall d'entrée. Hermione avait la main levée pour frapper lorsque Madame Weasley ouvrit la porte. La maman de Ron l'étraignit chaleureusement :

"Hermione ma chérie !! Tes parents ne t'ont pas accompagnée ? Ah... ils n'ont pas pu biensûr... Tu as voyagé sans encombres j'espère... "
Et se rendant compte qu'elle pressait la jeune fille de questions alors qu'elle se tenait encore avec ses bagages sur le pas de la porte, elle l'entraîna à l'intérieur, pointant sa baguette en direction des escaliers.

"Accio valises !" dit-elle avant de fermer la porte. Et celles-ci de s'acheminer en directions de l'étage.

"Je te trouve bien pâlotte... tu vas te reposer, ne t'inquiète pas. Ginevra a préparé sa chambre... Rentrez les filles", ajouta-t-elle. Et joignant le geste à la parole, elle poussa les deux amies dans la cuisine.
"Installe-toi... tu veux boire quelque chose ? Le jus de citrouille est bien frais... Des citrouilles du jardin !"

Ginny, légèrement gênée de se retrouver en pyjama face à Hermione, passa une main dans ses cheveux, un sourire légèrement crispé sur les lèvres.

Elle trouvait la pétillante brune un peu pâlote... Cela était sans doute dû à l'escapade au Ministère qu'ils avaient fait avec Harry, Ron, Luna et Neville... Hermione avait bien failli y laisser sa vie...

"Mamaaaaan, combien de fois faudra-t-il te répéter de ne pas essayer d'étouffer les gens à chaque fois qu'ils franchissent la porte?!" demanda-t-elle en roulant des yeux, le coin de ses lèvres remontant en un léger sourire.

Elle s'appuya nonchalamment contre le battant de la porte, attendant de voir si Hermione allait boire ou manger quelque chose ou si elle préfèrait monter tout de suite installer ses affaires.

Elle lança un regard chaleureux et rassurant à son amie, un sourire sur les lèvres.

Le poing levé, Hermione s'apprêtait à frapper à la porte d'entrée des Weasley quand celle-ci s'ouvrit brusquement, laissant apparaitre dans son encadrement une petite femme ronde aux épais cheveux roux et au visage aimable, derrière laquelle se trouvait une jeune fille un peu plus jeune qu'Hermione, possedant la même magnifique crinière rousse. Ne s'attendant pas à voir la porte s'ouvrir, Hermione sursauta légèrement en laissant échapper un petit cris, une expression de surprise sur le visage.

"Oh, bonjour Mme Weasley !"

Mais Hermione eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'elle se retrouva étouffée dans les bras de Molly Weasley qui l'assaillit de questions auxquelles Hermione répondit par des hochements de tête, en adressant un petit sourire gêné à Ginny.
Dès que la mère de cette dernière dessera son étreinte, le jeune fille n'eut pas le temps de ramasser ses valises que Mme Weasley l'entraina à l'intérieur de la maison en déplaçant les valises d'un Accio. Elle sourit à la remarque de Ginny et c'est alors que Molly lui fit remarquer qu'elle était plutôt pâle... Oui, Hermione était pâle, cela était sûrement du à sa fatigue physique comme morale... Une aventure dangereuse au Ministère de la Magie, le retour officiel du mage noir, la mort de Sirius... C'était trop d'évènements à assumer en un seul mois, sans compter le reste de l'année qui n'avait pas été sans rebondissements...
La brunette se fit alors pousser gentiment en direction de la cuisine et Molly lui proposa à boire. C'était demandé avec tant d'attention et de gentillesse qu'Hermione ne pouvait refuser...

"Oui, je prendrais volontier un jus de citrouille, merci !"

Et tandis que la mère de famille s'empressait à lui préparer sa boisson, Hermione adressa un regard amical à Ginny, appuyée contre le battant de la porte, puis observa la pièce. Rien n'avait changé depuis la dernière fois qu'elle était venue... Bien que l'espace était limité, la pièce dégageait toujours une ambiance châleureuse et agréable... Mais le coeur d'Hermione sembla tomber comme une pierre dans son estomac lorsque son regard brun se posa sur l'horloge. Hermione l'avait déja remarquée auparavent. Il s'agissait d'une horloge qui n'indiquait pas l'heure mais le lieu où se trouvait tout les membres de la famille Weasley, comme "à la maison", "au travail", "à l'école"... mais là, toutes les flèches était posée sur "En danger"...
Frissonant, Hermione adressa un autre regard, cette fois-ci inquiet en direction de Ginny puis vers Mme Weasley. Tout le monde était certainement en danger de mort en ce moment... ça n'était pas les effrayants faits divers qui prouveraient le contraire... La jeune fille se souvint alors d'un papier violet distribué à tout les sorciers et donnant des conseils de sécurité...

"Mmh... Est-ce que je dois répondre à une question pour vous prouvez que je suis bien moi ?" demanda-t-elle avec une pointe d'ironie et de moquerie.

Elle trouvait ces mesures de sécurité totalement absurdes et inutile ! Le Ministère ne savait plus quoi inventer pour donner un faux sentiment de sécurité aux sorciers et l'impression qu'ils agissaient vraiment...

Le coeur de Ginny se serra à la vue de son amie, au regard inquiet, au teint pâle et aux petits cernes aux coins de ses yeux.

A sa question, elle eut un petit sourire légèrement douloureux ; oui, ces mesures de sécurité étaient vraiment absurdes, d'autant plus que son père en avait imposé à toute la famille pour montrer l'exemple.

Elle renifla d'un air méprisant, imitant à la perfection leur très cher ami Drago Malefoy, et demanda à Hermione en faisant un petit signe de tête vers la cage d'escalier d'où l'on entendait distinctement les ronflements de Ron résonner:

"Mmm... Si vous êtes bien Hermione et non point un méchant monsieur cruel déguisé en jeune fille innocente, vous devez certainement savoir qui est le plus grand crétin de toute la Création...?"

Elle sourit à Hermione : le nombre de fois que la jeune fille était venue se calmer auprès de Ginny après ses nombreuses disputes avec Ron était tout simplement incommensurable. Elle savait pertinemment que la brune était liée d'une profonde amitié avec son frère - et d'ailleurs, elle doutait fortement que ce ne soit que de l'amitié - mais la voir s'énerver et sortir ce mot, "crétin", à tout bout de champ avait à chaque fois quelque chose d'assez comique...

Madame Weasley ouvrait des yeux ronds et regardait alternativement Ginny et Hermione, ne semblant pas comprendre l'allusion au-dit "crétin".
Elle alla chercher le jus de citrouille et en servit un grand verre à la jeune invitée.
"Tiens ma chérie, prends-en autant que tu le souhaite !"

Elle enleva de la table la potion de Ron par précaution et regarda l'heure d'un air réprobateur.
Ronald devait prendre une fiole chaque matin, et un réveil trop tardif n'était pas recommandé dans ce cas...

Puis elle revint s'attabler un moment avec les filles, et avec un sourire radieux elle ajouta fièrement :

"Tu sais qu'Arthur a eu une promotion ! Tu as du lire dans la gazette tous les incidents qui surgissaient un peu partout en raison de ce que tu sais... Et avec l'arrivée du nouveau ministre, ils ont du remanier nombre de choses dans le gouvernement... Du coup, mon époux ne sait plus où donner de la tête en ce moment !"

Et d'un geste d'impuissance elle pointa l'entrée d'un petit geste :

"C'est aussi pour cela qu'Arthur tient tant à donner l'exemple. Et... cela peut s'avérer utile, sait-on jamais ! Tu devrais choisir une question-test également Hermione."

"Oui, Ginevra !" ajouta-t-elle à l'adresse de la jeune fille qui levait les yeux au ciel. "Cela peut sembler parfaitement inutile, mais au moins ça ne peut nuire à personne. Puis si ton père l'exige, cela devrait te suffire" , conclut-elle comme pour se persuader elle-même.

Quand Ginny demanda lui demanda quel était le plus grand crétin ayant existé, Hermione se doutait bien que la rouquine s'attendait à ce qu'elle réponde Ron, dont elle montra la direction de la chambre du menton et dont les ronflements bruyants étaient parfaitement audibles. La brunette lui adressa un sourire complice mais chercha ses mots pour répondre... Elle ne voulait pas répondre Ron et ce, pour plusieurs raisons : Mme Weasley, mère de ce dernier était juste à côté et écoutait leur conversation et de plus, elle ne pensait pas que Ron soit un crétin, loin de là. Bien sûr, elle l'avait traité mille et une fois de crétin mais c'était sous l'effet de la rage et de la colère...

"Mmh... Drago Malefoy ! " Lui répondit-elle intelligemment et avec la plus grande sincérité. De cette manière, elle avait répondu justement sans avoir eu besoin de "trahir" ses sentiments envers Ron ou de les dévoiler bêtement.

Ginny n'eut heureusement pas le temps de répondre puisque Molly tendit un grand verre de jus de citrouille à Hermione que celle-ci prit sans se faire prier avant de s'installer à la table de la cuisine. La mère de famille vint alors s'attabler aux côtés des deux adolescentes et annonça à Hermione avec un grand sourire que Arthur avait reçu une promotion.

Mais c'est formidable !! S'exclama Hermione avec un grand sourire. Elle était vraiment heureuse qu'Arthur Weasley ait enfin reçu une promotion, il avait toujours beaucoup travaillé pour un salaire de misère... Cette famille méritait beaucoup plus que ce qu'elle possédait... Surtout qu'ils étaient tous d'une gentillesse et d'une générosité sans égale ! Je suis sincèrement très heureuse pour vous Mme Weasley ! Cette promotion est méritée depuis longtemps !

Quand Molly parla alors de choisir une question-test, Hermione se retint de lever les yeux au ciel -contrairement à Ginny- puis fronça les sourcils comme quand elle réfléchissait avant d'ajouter avec évidence :

"Mmh... Si c'est moi qui choisit la question et que je suis un mangemort métamorphosé, il suffit que je choisisse une question dont je connais la réponse... Je pense que c'est à vous de choisir la question pour que ça soit plus sûr..."

Ginny eut un grand sourire lorsque son amie lui répondit le nom de ce cher Serpentard. C'est vrai que comparé à Drago, Ron méritait le prix Nobel...

"Il faut choisir quelque chose qui relève de la vie personnelle de la personne en question, et de plus quelque chose qu'elle aurait beaucoup de mal à avouer de plein gré... Par exemple sa plus grosse honte, ou quelque chose qui relève de sa vie vraiment privée..."

Ginny fit quelques pas dans la pièce, les yeux fixés au sol, réfléchissant.

"Je ne sais pas... Hermione, quelle est la pire note que tu aies jamais reçue?"

Elle savait qu'Hermione aurait énormément de mal à avouer qu'elle avait déjà eu une ou deux fois de mauvaises notes ; sa peur de l'échec était effectivement très grande.

Si elle le disait en se mettant à rougir et en grommellant la moitié de sa phrase, la rendant presque incompréhensible, il était certain qu'il s'agirait d'elle.

Les ronflements de Ron s'estompèrent peu à peu. Il poussa un grognement avant d'émerger difficilement d'une bonne nuit de dix heures ! Quelle heure était-il ? Il n'en avait pas la moindre idée, son séjours à Ste Mangouste lui ayant fait perdre toute notion temporelle à force de dormir. Puis il faut avouer que trois jours de foux rires ininterrompus l'avaient totalement exténué !

"Pffff..." Restant un moment assis sur son lit, il regardait le mur d'un air d'ébétude assez cocasse... Tendant l'oreille, il lui sembla entendre le rire de Ginny. Une bonne odeur de cuisine lui indiqua qu'il ne fallait pas tarder à aller prendre le petit-déjeuner, d'autant plus obligatoire qu'il avait encore une potion à ingurgiter ce matin. Rien que cette idée imprima sur lui une moue de dégout. Mais après un grand soupire, il s'extirpa de ses draps.

Il fit un brin de toilette rapide mais descendit d'un pas trainant les escalier. Il portait toujours un bandage autour de la tête qui laissait dépasser ses cheveux dans une curieuse et explosive coiffure qu'il ne cherchait même plus à discipliner.

Il entra dans la cuisine tel un zombie et dans un baillement émit un inaudible :
"B'jour m'man..."

Puis se rendant compte qu'une épaisse chevelure brune était attablée devant lui, il se figea sur place.

[Toujours pas de réponse de Molly... o_O Tant pis, j'ai trop envie de jouer ^^ RON !! ]

Hermione écouta Ginny attentivement et fronça les sourcils, se demandant quel genre de question elle allait lui poser. Qui était son premier petit ami peut-être ? Hermione n'en parlait pas beaucoup après tout, elle n'aimait pas vraiment dévoiler sa vie privée à qui voulait bien l'entendre... De quel garçon était-elle amoureuse ? Non, elle n'avait dévoilé à personne ses sentiments envers Ron, pas même à Ginny...
Mais la réponse à ses interrogations ne se fit pas attendre et son amie lui demanda quelle était la pire note qu'elle ait jamais reçu. Cette question était totalement inattendue et Hermione écarquilla légèrement les yeux avant de se mettre à rougir violemment et sentit un noeud se former dans son ventre. C'était un sujet très sensible pour la jeune étudiante qui accordait une importance capitale à ces études et tenait plus que tout à avoir un dossier scolaire exemplaire. Qui connait un minimum Hermione sait que la jeune fille a eu un parcours scolaire sans défaut, et qu'il était rare qu'elle n'ait pas tout les points à chaque devoir... La brunette n'avait jamais évoqué quelconque mauvaise note pourtant, elle se souvenait parfaitement d'un fameux cours lors de sa seconde (et dernière !) année en collège moldu...
C'était peu après les vacances de Noël, le professeur de science leur avait fait disséquer une souris... Hermione avait toujours été très sensible au sort accordés aux Êtres Vivants et plus particulièrement aux plus faibles et le fait de voir cette pauvre bête si mignonne morte ajouté au fait de devoir la découper l'avait scandalisée et terrifiée et la brunette était partie du cours en courant, les larmes aux yeux. Ayant catégoriquement refusé de faire la dissection, la jeune fille avait eu droit à un zéro et elle avait mit du temps à s'en remettre...
Ce jour-là lui avait parût particulièrement déshonorant et elle n'en avait jamais plus reparlé et le fait de devoir remmémorer ces mauvais souvenirs était particulièrement désagréable et honteux à ses yeux...
Après un bref instant de réflexion, Hermione lui contesta sur un ton savant mais en bafouillant quelque peu :

"Euh... Tu sais Ginny, je pense que tu devrais me poser une question d-dont tu connais la réponse, tu crois pas ? Après tout, admettons que je sois un Mangemort, il me suffirait d'inventer la réponse et tu n'y verrais que du feu puisque tu ne connais pas la réponse !"

Bingo ! Pensa-t-elle avec fierté et soulagement. Cela faisait deux fois qu'elle arrivait détourner la réponse à une question gênante.
Mais avant que Ginny ne réponde, une voix rauque et familière se fit entendre dans la cuisine et les battements de coeurs accélérés d'Hermione s'accompagnèrent de quelques frissons qui lui parcourèrent l'échine.
Hermione leva son regard chocolat vers Ronald Weasley qui se tenait debout devant elle et elle eut une brusque envie de rire. Ce n'était pas le fait qu'il porte un gros bandage qui lui tenait lieu de courone (Weasley est notre roi !), que ses cheveux soient presque aussi indiscipliné que les siens ou qu'ils ait un teint de zombi, non, c'était juste le fait de le voir, de le savoir près d'elle qui la rendait heureuse... Elle put retenir ce rire qui menaçait d'éclater mais ses lèvres se dessinèrent malgré elle en un immense sourire. Le bandage de son ami lui rappela alors leur aventure au Ministère et le fait que Ron ait été sérieusement blessé...
C'est alors qu'un grand mélange de sentiments s'empara d'elle... Joie, peine, pitié, peur, amour, compassion... S'en était trop pour la jeune fille et, les larmes aux yeux, elle se jeta dans les bras du rouquin et le serra de toute la force dont elle était capable.

"Ron !! Je suis si contente de te voir !! Comment tu vas ?? Et tes blessures ?? Elles ne te font pas trop mal ??

A l'arrivée du zombie qui semblait se diriger au radar, Madame Weasley se leva d'un bond.

"Bonjour mon Ronny, as-tu bien dormi ?" répondit-elle à ce qui ressemblait plus à un grognement qu'à une salutation. Mais à peine eut-elle le temps d'achever sa phrase qu'Hermione s'éjectait de sa chaise et sautait au coup du convalescent.

La scène était amusante autant qu'attendrissante, tant l'air ahuri et pataud de Ronald contrastait avec la vivacité et le chaleureux accueil de la jeune fille.

Aussi Molly, une fossette se dessinant au coin d'un petit sourire, ne perturba-t-elle pas tant d'effusions et alla plutôt chercher sur le rebord de la cheminée potion et bol qui attendaient Ron depuis le petit matin. Elle disposa ainsi le petit-déjeuner de son fils, avec la fiole bien en évidence et une assiette remplie de toasts et de petits pains briochés. Et bien que connaissant l'étourderie et le manque d'entrain de Ron à prendre sa mixture, elle se retira tout de même sur son plan de travail pour continuer les préparatifs du repas, gardant bien évidemment de loin un oeil discret en direction des jeunes gens.

"Mouaiouai..." répondit Ronald sans trop y penser et toujours aussi inaudiblement. Et avant qu'il aie eu le temps de dire quidditch Hermione lui sauta au coup !

"Euh... ouai... ça va un peu mieux" bégaya-t-il aussi embarrassé qu'empli d'une certaine fièreté _fièreté de se sentir comme un héros, tel un survivant que sa belle retrouve après un longue attente incertaine autant qu'inespérée_. Mais il demeurait aussi raide qu'un pîquet, la pâleur de ses joues creusées par les rictus se teintant légèrement de rose.

Mais lorsque cessèrent les étreintes des retrouvailles, les deux jeunes gens se tinrent face à face un instant ne sachant trop quoi dire. Pour rompre la gène aussi bien qu'il le pouvait et se donner une certaine contenance, le jeune homme toussotta, comme si quelque chose entravait sa respiration.

"Hum... et... et toi ?" ajouta-t-il maladroitement. "Ces deux semaines...?"
Puis il se saisit d'un dossier de chaise qu'il tira à lui afin de pouvoir s'attabler à son tour.

Luna avançait vers le Terrier d'un pas presque conquérant, faisant ainsi tintinabuler les capsules de bieraubeurre autour de son cou.

Depuis l'aventure au département des mystères, elle n'avait pas beaucoup changé. Luna sera éternellement Luna. Des grands ronds et des cheveux filasse, comme si elle se délaissait un peu.

Son père était parti écrire un article et imprimer le prochain numéro du chicaneur, spécial Goules Ministérielles. Il était capital selon elle, que le monde sache que les gardes de l'entrée du ministère étaient des goules.

Elle frappa à la porte du Terrier. Le combat au département des mystères l'avait rapprochée de Harry, Ron, Hermione et Ginny. Bien qu'elle soit de Serdaigle, elle passait beaucoup de temps avec les Gryffindor. Elle n'était pas le genre de personne à faire du darwinisme hitléren entre les maisons. Sauf peut-être Serpentard, mais ceci était une autre histoire.

Elle déballa un sachet de FizzWizzBizz et commença à le manger. Elle se mit à léviter un peu. Elle avait gagné quelques centimètres quand on ouvrit à la porte du Terrier...

Molly dirigeait de sa baguette la vaisselle auto-nettoyante et les finitions de sa tarte meringuée, lorsqu'on frappa soudain à la porte du Terrier. Elle sursauta, envoyant du même coup une assiette valdinguer à travers la pièce. Les Weasley n'attendaient personne d'autre qu'Hermione ce matin... Aussi fut-elle prise d'un instant de panique : ses yeux affolés se dirigèrent vers l'horloge, mais heureusement _si toutefois le terme était approprié _ les aiguilles de chaque membre de la famille n'avaient pas quitté la mention 'En danger de mort' !
Les événements récents et actuels avaient mis les nerfs de Madame Weasley à rude épreuve... Celle-ci semblait plus que jamais s'attendre au pire à chaque instant. Et en dépit de l'horloge qui aurait du la rassurer, elle se rua dans le hall de la maison...
Lorsqu'elle ouvrit brusquement la porte, faisant fi des recommandations expresses de son époux, quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez à nez avec la jeune Lovegood !
Bien que l'étrange famille vivait elle aussi dans les environs de Loutry Sainte Chaspoule, Madame Weasley ne voyait que peu souvent Luna et son père, ce dernier passant la majeure partie de son temps entre son imprimerie et ses expéditions pour le moins originales, et la jeune fille étant inscrite comme ses deux derniers à Poudlard. Aussi était-elle peu accoutumée aux excentricités toutes Lunesques dont Ron se faisait parfois l'écho ; Ginny quant à elle n'aurait jamais eu l'idée de rapporter ses faits et gestes sous cet angle 'loufoque', Luna étant devenu au fil des ans, et surtout depuis l'AG, une de ses meilleures amies.

"Luna... bonjour..." la salua Molly en ayant toutes les peines du monde à conserver quelque contenance face à la jeune fille qui la dépassait à présent d'une tête. "Je... je t'en prie... entre ! Hermione vient juste d'arriver..." Elle ne savait exactement pourquoi, mais Loufoca, comme beaucoup se plaisaient à l'appeler ironiquement, avait un je ne sait quoi qui avait le don de la mettre mal à l'aise...

Luna baissa les yeux et sourit à madame Weasley qu'elle n'avait vue, somme toute, que très rarement.

"Bonjour madame Weasley!" Les effets du FizzWizzBizz se dissipant, elle revint peu à peu à hauteur normal. L'essentiel, c'est quand les pieds touchent bien le sol.

"Mais vous ne savez pas si je suis un manticore animagus envoyé par le ministère ou non!"

Elle mit les mains dans les poches, et ses yeux globuleux regardèrent un peu partout.
"C'est de source bien informée que je viens vous dire que les Atlantes n'ont jamais disparu. Ce sont les anthropophages hymalayens."

Luna avait l'air tout à fait sérieuse et sûre d'elle. *Tiens je me demande si Scrimgeour est au courant?*