Onze heure moins dix !

Précédée d'une escorte serrée de sorciers en costumes hétéroclytes autant qu'anachroniques, la famille Weasley s'acheminait le long de la voie 10 de King Cross.
L'un des deux sorciers qui collaient Harry retenait particulièrement l'attention... Il faut dire qu'un chapeau melon assorti à un blouson de cuir noir paré de chaines sur un col roulé orange et un pantalong à côtes de velour vert... ce n'était pas si courant chez les moldus que les sorciers semblaient le croire !
Arrivée devant le muret de brique menant à la voie 9 3/4, Madame Weasley se retourna sur la petite troupe :

"Tout le monde est là ?" dépéchez-vous ! il est moins dix ! et le train ne vous attendra pas ! Attends Ginny... Ronnald ! Hermione ! Vous passerez chacun avec quelqu'un... Vas-y en premier Harry !"

Harry avait passé d'excellentes vacances au Terrier, en compagnie de ses amis. Ron progressait au quidditch et Ginny s'avérait être une joueuse hors pair.
Pourtant, il ne cessait de s'interroger sur Drago. Qu'avait-il en tête?
Machinalement il s'agrippa à son chariot. Un auror à l'air sévère à ses côtés, il traversa le passage jusqu'au quai.

La locomotive rutilante les attendait. Une foule de sorciers grouillait déjà. Des élèves de première année sans doute, l'air intimidé hésitaient sur le wagon à chosir pour le trajet. D'autres, plus âgés, papotaient et plaisantaient avec leurs camarades enfin retrouvés après les congés. Il régnait une atmosphère presque bon enfant, comme hors du temps vu l'actualité.

Harry attendit Ron et Hermione pour pouvoir ensuite s'installer.

Molly et Arthur fermant respectivement la marche, l'une tenant Ginny par un bras, l'autre posté aux côtés d'Hermione, Ron se vit dans l'obligation de traverser le mur avec l'un des quatre sorciers qui les avaient escortés. Aussi est-ce avec une moue exaspérée qu'il avança sous l'injection peu affable de celui-ci ; il fonça même brusquement sur les briques rouges pour esquiver la main qui commençait à peser sur son épaule, tant et si bien qu'une fois sur la voie 9 3/4 il manqua renverser son chariot sur Harry.

"Oups ! Désolé..." s'exclama-t-il sous l'oeil réprobateur de son garde du corps. "Avançons avant que Ginny ou Hermione ne nous foncent dessus..."

Les vacances n'avaient pas été franchement idylliques compte tenu de l'actualité pesante et mortifère... mais c'était sans doute les deux mois les plaus agréables qu'il avait passé depuis longtemps ! Fred et Georges partis, il n'était plus la risée continuelle de la maison ... et ma fois il avait une belle-soeur pas désagréables du tout. Pourquoi Ginny et Hermione s'étaient ainsi liguées contre elle ? Vraiment... il ne voyait pas pourquoi... Non... Mais l'instant du départ revint soudain sous ses yeux : Ginny lui faisant un croche-pied... lui, vautré parterre devant Fleur alors qu'elle s'apprétait à le saluer... Il sentit alors une désagréable sensation de chaleur lui monter le long de l'épine dorsale et jusqu'aux oreilles...

"Tu cherches quelque chose Harry ?" dit-il alors promptement et l'air de rien, comme s'il craignait que ce dernier ne découvre ses pensées.

Lavande était arrivée depuis un bon moment sur le quai. Monsieur et Madame Brown avaient toujours été très ponctuels et c'était une des valeurs qu'ils avaient inculqués à leur fille. Cette dernière était exaspérée à chaque année de voir à quel point certains élèves arrivaient toujours à la limite de l'heure du départ. Le train quittait à chaque 1er septembre à la même heure, ne pouvaient-ils pas prévoir, d'année en année? Apparement non.

Après avoir été trouvé un compartiment pour Dean, Seamus, Parvati et elle même (en se disant que probablement Ginny les acompagnerait aussi), elle regagna la plate-forme ou ses parents l'attendaient toujours. Pas question qu'il l'abandonne au milieu de cette foule d'inconnus alors que la situation était aussi dangereuse. Cette précaution semblait inutile à Lavande puisqu'elle avait travaillé sur le Chemin de Traverse tout l'été, et souvent seule avec Mme Guipure pour se défendre des mystérieuses attaques qui auraient pu survenir.

"Tu as trouvé ma chérie?" demanda M. Brown lorsque Lavande rejoignit sa famille.

"Tu es certaine que tu n'as rien oublié?" renchérit Mme Brown.

"Tu as pensé à amener des gants de dragon? Ils étaient sur ton bureau hier soir?"

"N'oublie pas d'écrire a Granny lorsque tu seras arrivée au chateau, elle s'inquiète énormément."

"Écris-nous aussi, nous serons plus rassurés."

"Je t'ai mis des pommes et des noix dans ton sac pour le voyage."

"As-tu pensé à emporter ta cape d'hiver? Au cas où je ne pourrai pas venir te voir à Pré-Au-Lard?"

Et ça continuait, des heures et des heures de recommandations et de questions, auxquelles Lavande répondait vaguement par un signe de tête ou un son pouvant être interprété à la négative ou à la positive. Pendant ce temps, la jeune fille observait les gens qui allait et venait autour d'elle, cherchant des yeux ses amis et camarades de classe. Elle repéra Pansy Parkinson (ah tiens, elle a coupé ses cheveux. Merlin que c'est laid!) et d'autres idiots de Serpentards (pas évolué cet été eux), Salomée de Serdaigle (une amie de Padma)(sans commentaire, cette fille est trop cruche pour son propre bien), Sam Smelthing (toujours aussi beau), et plusieurs autres. Malheureusement, elle n'arrivait pas à trouver Parvati, ni les autres d'ailleurs.

Elle surveillait constement la barrière magique, attendant de voir qui seraient les prochains arrivants. Son coeur fit un bon lorsqu'elle vit Harry arriver. Elle était étonnée de le voir là, elle croyait, avec tout ce qu'on disait sur lui, qu'il se rendrait directement au château. Et comme son coeur l'avait prévu, Harry n'arrivait pas seul... Oh, Il avait l'air grognon ce matin. Ça devait être encore à cause de Granger, elle le chârriait tout le temps. Peu importe. Elle se promit d'aller le saluer plus tard. (De toute façon, Parvati l'y pousserait.)

"Hein?...heu non!" Dit Harry en posant sa valise dans un wagon.

Je verrai pour le compartiment plus tard. se dit-il d'un air renfrogné. Depuis l'an passé, les regards appuyés dans sa direction l'ennuyaient passablement. Et ils étaient nombreux à le dévisager ce matin. Les visages ne semblaient pas hostiles, non, mais à force il se
sentait de plus en plus proche de ce serpent au zoo avec lequel il avec discuté il y avait quelques années de cela.

Il se tourna dans la direction de Ginny et de Hermione qui venaient d'arriver sur le quai et soupira. Pourquoi n'avait-il pas leur chance? Ne pas être pris pour une bête étrange mais seulement pour un adolescent de seize ans. Il secoua la tête pour ne plus y penser.

"Je n'ai pas encore trouvé de compartiment libre, mais au fond du train cela devrait être envisageable." indiqua-t-il à ses amis.

Ginny regarda l'Auror qui l'accompagnait d'un air "tu m'touches - j'te bouffe". Celui-ci haussa un sourcil et elle passa la barrière magique seule, plus déterminée que jamais à rejoindre Poudlard et ses amis. Trop de stress, trop de précautions, trop de mère-poulage, et surtout trop de Fleurk lui donnaient presque envie de courir à toutes jambes dans le train.

"Je te laisse, Hermione, on se retrouve pour le banquet!" dit-elle à son amie en allant saluer ses parents.

Elle écouta sans broncher les recommandations de sa mère, un sourire rassurant aux lèvres - tout se passerait bien à Poudlard. Après tout, n'était-ce pas le lieu le plus sûr du monde magique? Elle embrassa longuement Mr et Mrs Weasley, avant de monter, fraîche comme une rose, dans le train.

Elle avança le long du couloir après avoir rangé sa malle dans le premier compartiment venu - de toute façon elle ne l'ouvrirait pas avant d'arriver à Poudlard - et commença à chercher, le coeur battant, son très cher Dean.

"Ginny! You-hou!"

Ginny se retourna et sourit à ses amies de Serdaigle, avec qui elle engagea le sujet phare de ce début de mois de septembre: "Qu'est-ce que tu as fait pendant les vacances?"

"Youhou !", singea Ron dans sa barbe. "Pfff... j'parie qu'elle va encore aller retrouver cet abruti fini..."
Et pendant qu'il faisait passer cages et malles à Harry qui s'était posté sur le marche-pied, il lui revint à l'esprit que Poudlard Express égalait aussi responsabilités pour Hermione et lui. Il avait d'ailleurs pris soin d'astiquer son précieux insigne de préfet une semaine auparavant ! Non pas que la perspective d'être l'asistant-flic d'Hermione l'enchantait particulièrement, car se faire le héraut du règlement n'avait rien de bien réjouissant en soi, mais la considération _et parfois même la crainte !_ que pouvait inspirer son statut n'était pas pour lui déplaire, lui qui avait de longues années durant été le bouc émissaire favorit de ses frères !
"Euh... hum ! Harry... c'est que... tu sais... Hermione et moi... enfin, on doit rejoindre les autres préfets... la routine quoi... Mais ce sera vite expédié ! On te rejoindra aussitôt après !"
Mais Madame Weasley continuait toujours à envoyer ses recommandations à la volée (pas d'imprudence ! pas d'entreprises inconsidérées ! pas de bêtises ! etc ! etc !) !
"Oui maman ! enfin ! que veux-tu qu'on fasse à Poudlard voyons !" répondit-il en levant les yeux au ciel.

[Désolé du retard, j'avais pas vu le sujet -_-" ]

Drago arriva sur le quai… seul.
Pâle, fier et seul.

Comme toujours ?

Sa lourde valise le suivait, nonchalamment. La silhouette du jeune garçon était tirée à quatre épingles : cheveux gominés avec soin, vêtements propres et élégants… Drago semblait plus venimeux que jamais.
Néanmoins, les plus observateurs avaient remarqués que de petites cernes noires, inhabituelles, avaient fait leur apparition sous les yeux cristallins du garçon.

Stress ?

Non, Drago affichait une prestance inébranlable, une assurance certaine.
Une froideur déconcertante.

Honte ?

Le Malefoy bouscula une dame et ne s’excusa pas, se contentant de décocher à la pauvre femme un sourire venimeux.
Non, ce n’était pas de la honte.

Maturité ?

Drago passa à côté d’Harry et de sa troupe sans dire un mot, se contentant de hausser un sourcil lourd de sens.
Pas de vulgarité, pas de fiel étalé ? Etrange.
Maturité, oui, c’était peut être le mot.

Dans le silence le plus total, le jeune homme monta dans le train.

Le Compartiment des préfets. Drago le trouva sans mal et y entra sans frapper. Il balaya l’endroit d’un regard, fit un imperceptible sourire, ignora magnifiquement les personnes y étant déjà installées et s’assit, se laissant tomber sur la moelleuse banquette.

Le Malefoy attrapa une longue mèche de ses cheveux blonds et commença à la tortiller, machinalement.

La locomotive allait se mettre en marche, tous sentaient vibrer le plancher.

Drago fit craquer ses articulations.

Poudlard. Bientôt.
Et la vengeance, enfin.

Résignée de ne pas avoir trouvé ses amis, Lavande se dirigea vers le train

C'est ça, laissez-moi seuls. Merci bien. Je parie que Dean va avoir trouvé et cherché Ginny avant de nous chercher nous. pensa-t-elle, légèrement amère. Elle se secoua tout de même, il ne fallait pas commencé l'année comme celà. Elle sourit et prit la direction des escaliers parmi la foule. Détail qu'elle avait oublié: elle allait LE croiser.

Elle scanna mentalement son apparence rapidement, c'est bon, tout était en ordre. Affichant son plus beau sourire, elle le croisa comme prévu.

"Bonjour Ron!" fit elle lorsqu'elle fut à sa hauteur, les joues légèrement roses.

Très bien, pour l'instant. Va-t-en maintenant, sinon tu vas te mettre à bafouiller.

Elle continua sa route et monta. Une fois dans le couloir, elle rencontra l'autre Weasley, dernière du nom. Pas de Dean. Peut-être était-elle égoïste, mais cela la réconfortait. Il n'y avait donc pas que de Lavande qu'ils se cachaient tous.

"Salut Ginny!" dit Lavande s'approchant de la rouquine.

Angoisse.

Je vais devoir voyager seul...?

Ne pas être accompagné de ses amis...il avait totalement oublié ça.Ilavait tellement pris l'habitude de leurs querelles, de la liste interminable des livres qu'Hermione avait lu pendant les vacances, des commentaires de Ron sur les matchs de Quidditch...oui ils avaient passé leurs vacances ensembles, et alors?

Déjà que de ne pas pouvoir discuter avec Arthur Weasley des agissements de Drago, cela l'avait passablement irrité, alors là c'est était trop!

Bon sang...oui, il était en danger, il ne le savais que trop bien, merci. Mais bon, quoi! Ccette façon d'agir du serpentard , dans la boutique de Barjow..c'est plus que louche. Marre d'être pris pour un gamin! Je suis bientôt majeur..quoique ça, il n'en revenait toujours pas trop; il avait tellement l'habitude du fonctionnement moldu.

Une petite troupe de jeunes serpentards entra dans le wagon précédant le sien. Ceci le ramena à sa préoccupation principal: Drago.

C'est pourtant important, non! Ca mériterais bien qu'un auror ou je ne sais qui surveille cela de près...pffff

Bougonnant, il pris ses affaire et se mis à la recherche d'un compartiment vide.
Plutôt être seul que de subir les regards en travers des autres élèves.